Transhumance

Pas à pas, ils avancent, en longs mouvements amples et lents. Ils avancent, dépliant leur corps. Le premier d'entre eux se retourne. Il déploit alors une énergie immense à étendre son long cou rugueux et lisse à la fois. Le mouvement s'offre dans un plissement et déplissement d'épiderme. Il pose son regard sur le groupe avançant massivement derrière lui.

Un battement de cils envoie la tendresse infinie autour. La bienveillance silencieuse colore la terre d'un ôcre lumineux. Le battement et leur mouvement sourd flottent dans l'air, la surface est sèche, l'oeil est lumineux, délicatement posé sur chacun. Le rythme lent, presque imperceptible, et étrangement massif les coordonne autour, il en devient presque palpable. Un pas, après l'autre, ils promènent leurs lourdes épidermes. 
La transhumance a repris sa marche, la poussière d'ange a repris son périple, leur chant sourd offre une possible promesse, ...